Young boy in bedroom using laptop and listening to MP3 player

« Rien à faire pour décoller William de l’ordinateur quand ce n’est pas de la télévision ou du PlayStation. Il faut que je menace et élève la voix pour qu’il finisse par éteindre». « Encore cinq minutes sinon je vais perdre ma game » ou encore « Je dois quitter mes amis, deux minutes encore… » réclame-t-il.  Plus d’intérêt pour les sports, il ne voit plus ses amis. Seuls les écrans l’intéressent! « Cela m’exaspère. Je ne peux l’imaginer tout l’été, les yeux rivés à l’écran et les mains accrochées aux manettes. Il me semble que ce n’est pas une vie pour un enfant de neuf ans » de dire Julie, sa mère.

Il devient de plus en plus ardu de les intéresser à d’autres activités que ces écrans si captivants. Certains enseignants se plaignent même d’avoir de plus en plus de difficultés à capter l’intérêt de leurs élèves. « Impossible de rivaliser avec tous leurs jeux électroniques. On ne peut pas faire les clowns à longueur de journée » disent-ils.

C’est normal d’y être « accro » lorsqu’on est passionné par quelque chose comme William et de vouloir s’y investir aussi souvent qu’on le souhaite. Il est tout à fait normal pour un parent de s’inquiéter dans un tel contexte. Comment vous faire entendre, sans cris ni menaces, dans une telle situation? Il faut tenter de le comprendre, de parler de la situation sans le juger, lui exprimer vos sentiments et vos besoins ce qui amènera une saine résolution du conflit sans cris et menaces. Parfois, on ne sait tout simplement pas comment s’y prendre.

Voici ce à quoi pourrait ressembler un moment d’échange, basé sur les principes de la Communication non violente, entre Julie et William à condition bien entendu qu’elle se soit calmée d’abord:
–    « William, tu me sembles vraiment passionné par tes jeux électroniques. »
–    « J’adore ça. J’aimerais ne faire que cela! »
–    « À ce point-là? »
–    « Tu devrais voir maman comme je suis bon! »
–    « J’aimerais que tu me le démontres lorsque tu joueras de nouveau. Je suis heureuse du plaisir que tu éprouves à l’ordinateur, mais je suis malheureuse de la façon dont se terminent ces périodes de jeu. »
–    « J’ai horreur que tu cries après moi! »
–    « William, lorsque je te demande d’éteindre l’ordinateur et que tu n’exécutes pas ma demande, je deviens tellement exaspéré que j’ai envie de le lancer par la fenêtre. J’ai besoin de collaboration, de plaisir et d’harmonie entre nous deux. »
–    « Si tu me laissais jouer comme mes amis jusqu’à 21 h -22 h, ce serait plus facile de m’arrêter. »
–    « Hum. Ce doit être vraiment difficile pour toi de t’arrêter à 20 h lorsque les autres continuent. Peux-tu me proposer un horaire incluant des périodes, pour l’ordinateur et de l’exercice avec tes amis? On en discutera avec ton père afin de trouver ensemble une entente satisfaisante pour chacun? »

Elle pourrait aussi s’exprimer ceci :
–    « Je suis inquiète de ne plus te voir fréquenter tes amis et de constater ta difficulté à t’endormir le soir. »  « J’ai besoin d’être rassurée sur ta santé; sommeil, exercices… »
–    « Je suis prête à allonger ta période à l’ordinateur pourvu que tu t’arrêtes à l’heure déterminée, au moins une heure avant ton heure de coucher et que je te vois faire de l’exercice régulièrement et être en relation avec tes amis. »
–    « Qu’est-ce qui t’aiderait à éteindre à l’heure déterminée? Une alarme dix ou quinze minutes avant la fin?   As-tu d’autres idées »

Une fois que l’horaire sera fixé, rappelez-lui que vous ne répéterez plus, mais que s’il ne respecte pas l’horaire convenu, vous agirez de la façon qui suit afin de lui rappeler clairement la limite. « Je veux t’aviser de la façon dont je vais agir si l’ordinateur est encore ouvert à 20h.  Je te dirai “C’est le moment d’éteindre”  et si tu n’éteins pas immédiatement, je le fera pour toi sans dire un mot.  Je n’aimerais pas avoir à agir ainsi mais c’est à toi de décider comment cela se déroulera. Si tu veux prendre le temps de quitter tes amis et terminer ta “game”, cela doit se faire avant la limite fixée. » Voilà une limite claire et concrète pour mettre fin à ce cycle de répétitions-menaces-haussement de voix et du sentiment d’incompétence ressenti dans ces moments.  Méthode à utiliser en dernier recours.  Sensibilité et fermeté vont de pair dans une discipline positive!